La remontée de l’Amazone (Brésil)
Après avoir acheté un hamac et mon billet pour remonter l’Amazone de Belem à Manaus, je me rends à 15h au port, heure supposée du début de l’embarquement. Il faut tout d’abord faire une queue interminable pour s’enregistrer. L’embarcadère se remplit peu à peu et je fais la connaissance d’Anouchka une suisse de Genève avec qui je vais rester pendant toute cette longue croisière.
Vers 18h, heure supposée du départ nous embarquons enfin. Tout le monde se précipite pour installer son hamac sur l’un des deux ponts du bateau. Le bateau ne partira pas avant 21h et d’ici là, d’autres hamacs sont rajouté au dessus en dessous, à droite à gauche, partout …
Nous allons naviguer ainsi pendant une semaine. Sur le bateau, il y a rien à faire, seulement dormir dans les hamacs, discuter avec les quelques autres étrangers du bateau, lire ou jouer aux cartes. La chaleur est si forte les premiers jours qu’il est impossible de rester sur la terrasse du pont supérieur de jour.
Lorsque le bateau passe à proximité d’un petit village, de petites embarcations viennent se coller à notre bateau pour vendre des boissons ou des glaces. Il arrive même que des vendeurs montés à un port doivent se jeter à l’eau, notre bateau étant déjà reparti.
Les trois premiers jours de navigation nous faisons connaissance avec tous les étrangers du bateau : une petite dizaine parmi au moins deux cent passagers.
La nuit, tout le monde dort paisiblement...
Dès que le bateau s’arrête un petit moment dans un port, nous en profitons pour faire le plein de fruits, de cachaça ou de gâteaux.
Le niveau de l'Amazone est au plus haut recouvrant toutes les berges et les rares maisons au bord du fleuve apparaissent bien isolées.
Petit déjeuner avec Anouchka et Anaïs.
Arrêté quelques instants à un port, les locaux tendent des perches pour vendre des plats cuisinés ou des fruits.
Dans mon hamac et avec la petite fille qui restera intriguée pendant tout le voyage de notre présence sur le bateau.
Pendant deux nuits d'affilée, le bateau aura des problèmes de moteur. Résultat, nous avons deux jours de retard. Or on apprend qu'au prochain arrêt, il est possible de prendre un bus qui rejoint Manaus en 3h contre une nuit en bateau. On prépare nos affaires et on attend avec impatience l'arrivée au port. Mais la petite fille vient me chercher et me montrer que le bateau ne s'arrête pas au port mais reste au large pendant que les gens grimpent dans une petite barque à moteur venue se coller à notre bateau. Nous récupérons nos affaires et descendons les trois ponts mais le petit bateau est déjà parti. Finalement le capitaine le rappelle et nous pouvons nous échapper. Nous saluons les gens restés dans le gros bateau et agglutinés aux fenêtres pour voir le départ mouvementé des trois gringos.
Nous prenons un taxi et arrivons à la gare routière : prochain et dernier départ pour Manaus 16h, or nous regardons nos montres et il est 16h30...
Mais comme dans tout bon film d'action où dans le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne, il y a un rebondissement: en effet, ayant navigués une semaine vers l'ouest, nous avons changé de fuseau horaire et il n'est en réalité que 15h30 ! Nous pourrons rejoindre Manaus et enfin dormir dans un vrai lit.
Drôle d'aventure que cette remontée de l'Amazone ! Comme le dira un québécois croisé plus tard, c'est le genre de chose qu'on est content d'avoir fait que quand c'est fini (un peu comme le Kilimandjaro par exemple).